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Dim 26 Juin - 19:56
C’était ce que l’on pouvait appeler une belle journée. Le soleil brillait haut dans le ciel, sa chaleur caressant la peau des gens qui déambulaient dans la rue, quelques nuages d’un blanc parfait dérivant lentement au rythme du vent. Vraiment, la température était idéale. Tout aurait pu être parfait, vraiment, mais la perfection n’étant pas de ce monde, il y avait une chose, un petit hic, quelque chose qui dérangeait le jeune homme. Il était assis à une table, dans un de ces cafés où les serveurs et serveuses ont un sourire trop joyeux, du genre où il y a toujours beaucoup de monde. Pourtant il n'avait pas envie de sourire ou rire : aujourd'hui était sa première journée en tant que professeur dans cette école particulière. Ce n'est pas qu'il n'aimait pas son métier. Être professeur était pour lui un rêve. Ce qu'il aime ? Avoir la confiance des élèves, redonner le sourires à certains, encourager mais aussi rouspéter contre les impertinents pour qu'ils apprennent à vivre. Généralement l'ambiance était calme et posée dans les établissements et ça lui convenait parfaitement. Mais alors pourquoi cette mine me dites vous ? Et bien c'est le stress. Oui même un homme comme lui peut être anxieux devant une première journée de travail.
Finalement, après avoir but son café, il se mit en route à pas rapide vers l'établissement à plusieurs kilomètres tout de même de la ville. Dans son costume classe, le jeune homme se sentait bien. Il entendait glousser et soupirer les colombes qui l'admiraient en succombant un instant à leurs fantasmes. Peut être pouvaient elles penser qu'il était banquier ou PDG de grandes entreprises mais non...il était juste professeur et ne remplira pas les poches de ces demoiselles. Chemin faisant il réfléchit à tout et n'importe quoi tout en tripotant ses clefs dans le fond d'une poche. Enfin il passa la porte d'entrée du lycée. Personne. Les élèves étaient en cours, les professeurs au travail. De toute façon, aujourd'hui il ne devait que se présenter aux autres professeurs et au directeur.
Il était tôt. Trop tôt pour Machaon qui n'aimait pas les matins comme ça. Il se dirigeait d'un pas nonchalant vers la salle des professeurs. A son passage, sans avoir besoin de lancer des regards glaçants, les personnes s'écartaient. Non parce qu'elle était crainte des humains de l'école mais surtout car tout le monde ignorait qui c'était et ce qu'il était venu faire là. C'est vrai qu'est ce que faisait un homme habillé classe, assez grand et aux cheveux longs ? Enfin bref, dès qu'il eu passé le pat de la porte, le jeune homme la referma aussitôt et soupira. Il posa son dossier sur la table et alla se servir une boisson fraiche pour se réveiller...oui, oui, même après un café...
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Pourquoi il fait chaud aujourd'hui bordel ... Je me réveillais complètement en sueur, écrasant un spliff fini et froid avec mon pied. Apparemment j'ai encore finis déchiré hier soir. Je regarde l'heure et remarque ... qu'il est 10h00. Je devrais être à l'école pour mon premier jour en tant que prof. Trop la flegme, les moutards attendront. Je me dirige vers la cuisine en zigzaguant, me frottant la tête pour chasser une migraine matinale. Mes deux compagnons de maison sont déjà partis depuis un moment, je ne sais où d'ailleurs. Je sais même plus si on a fais la Java ensemble hier soir. Enfin bon, je me sers un chocolat chaud et ensuite toilette et tout le bazar.
Je me retrouve devant ma maison, le cœur léger, un peu stressé quand même. Je pars pour être professeur sans aucune compétences ou diplômes en la matière. Mais bon anglais de naissance et ayant vécu neuf années de ma vie là bas, je devrais me débrouiller pour leur apprendre deux trois trucs. Surtout avec le questionnaire musical que je leur ai concocté. Je me dirige donc vers l'école, un cure-dent calé entre mes lèvres, m'évitant ainsi d'arriver défoncé à mon premier jour.
Arrivé devant l'école, ma foi plutôt imposante, je me dirige vers l'accueil afin de savoir où je devais aller en premier. D'après les dires de la secrétaire, le directeur est absent pour la matinée, ce qui me laisse libre pour les deux dernières heures de cours du matin. Elle m'indique où se trouve la salle des professeur, je la remercie d'un sourire heureux et me dirige vers l'escalier menant à cette fameuse salle des professeurs.
Une fois devant la porte je colle mon oreille à la porte, histoire de savoir si je serais seul ou non. Aucun bruit. Je frappe à la porte et entre doucement. Je remarque finalement une personne, de dos lisant de la paperasse et buvant au goulot d'une canette de je ne sais quoi ... Je m’éclaircis la voix et me dirige vers cette personne, la main tendue en avant, un sourire radieux collé au lèvres, espérant une poignée de main de l'inconnu ;
- "Bonjour mon cher ! Je me présente : Marvin Lloyd. Nouveau professeur d'anglais !
J'espère qu'il mords pas au moins ...
Machaon
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Jeu 18 Aoû - 13:01
La salle des professeurs est un lieu singulier. Un lieu de rencontres singulières, souvent féminines dans cette profession où le sexe dit "faible" a tendance à devenir le plus fort. C'est un lieu clos, préservé des cris, des chahuts, de la rumeur enfantine de la cour où les élèves font résonner des voix aiguës. C'est aussi un "lieu pluriel"... La machine à café, incontournable, objet de toutes les attentions, personnage chaudement entretenu dont les pannes sont redoutées, commentées et très rapidement réparées... Le panneau d'affichage aussi, beaucoup moins approché mais néanmoins parcouru. Les syndicats y affichent leur indéfectible et louable détermination ; l'administration, sur un panneau évidemment distinct, affiche quant à elle les innombrables circulaires dont l’Éducation Nationale entretient le malin secret, recommandations, calendriers en tout genre rapidement oubliés... Les fauteuils, le havre de paix, de tranquillité, de récupération après l'effort. L'objet des confidences, des regards entendus, des conversations animées parfois... Sans oublier, secrètement clos, mystérieux mobilier couleur d'automne souvent, les casiers des professeurs. Chacun le sien évidemment, avec son étiquette soigneusement apposée, matérialisation de l' entrée en fonction pour l' enseignant débutant. S' y entassent pêle-mêle des copies, des stylos et marqueurs, des notes de service, parfois une pomme ou un bulletin de salaire... La photocopieuse souvent mariée au sacro-saint massicot sans lequel notre impuissance fait peine à voir.
Qui n'a pas vu la détresse devant la photocopieuse récalcitrante ne connaît pas l' angoisse du professeur !... Enfin l'ordinateur, preuve irréfutable du progrès technique que l’Éducation Nationale est fière de suivre au plus près de ses possibilités. On y fait à peu près tout, de l'entrée de nos notes à la consultation de nos e-mails. La salle des professeurs, c'est tout cela et bien d'autres choses encore... des conversations, des réflexions, des colères, des amitiés, des amours quelques fois... Mais est ce que ce serait pareil sur Pacific Isle ? C'est une vie dans la vie, un monde en soi, à part et préservé. C'est une bulle qui n'explose jamais... Ou presque...
- "Bonjour mon cher ! Je me présente : Marvin Lloyd. Nouveau professeur d'anglais !"
Machaon n'y pouvait rien, il afficha un regard froid au nouvel arrivant avant de lui dire : "B'jour...". Et de retourner à la machine. Il se leva, frappa avec précision la boîte de métal (pour inconnue pour lui) et un ice-tea tomba sur le sol. Réjouit par cette réussite, il alla s'asseoir face à son dossier. Voyant que l'autre nouveau professeur le fixait, il ouvrit sa canette puis répondit avec un sourire faux et une voie aigu :
"Oh mais moi aussi je suis nouveau ! C'est le destin non ? Enchanté, j'espère qu'on va bien s'entendre Marvin !!!"
Il Sur ces mots, il retourna à ce fameux tas de feuille qu'il était forcé de lire avant de rencontrer le directeur de ce lycée, s'il y en avait un.... Il ne voulait pas se montrer désagréable dès une première rencontre mais c'est sa faute aussi. Il lui dit bonjour après une matinée pourrie, c'est pas l'idéal pour discuter. Qui sait, il est peut être vraiment sympathique ce dénommé Marvin... c'est juste que aujourd'hui, cette heure ici, cette seconde même, il était tombé au mauvais moment.
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Je pouvais rêver pour la poignée de main apparemment. Le lycée avait l'air sympa c'est dommage que lui le soit moins. Après un instant il me lança un salut inaudible. Alors que je continuais de l'observer, espérant au moins une remarque de sa part, il se leva et se posta devant ce qui ressemblait à un distributeur de boisson, mais qui serait passer sous un tracteur. Il frappa ladite machine à ce qui semblait être un endroit précis, puisque la seconde après une canette tomba. Il se pencha, la prit et retourna à son bureau. Je continuais de le fixer non stop ce qui a du le faire tilter puisqu'il me regarda d'un air morne et me lança en souriant d'un air faux (oui ça se remarque quand c'est pas vrai) :
- "Oh mais moi aussi je suis nouveau ! C'est le destin non ? Enchanté, j'espère qu'on va bien s'entendre Marvin !!!"
En plus que ce soit dommage qu'il soit pas sympa, il est con. Bah tant pis, on peut pas se faire que des potes ici apparemment. Je regardais autour de moi à la recherche d'un lieu où m'installer et vis un bureau. Collé à celui de mon "accueillant" collègue. Cool ! En plus de me taper sa bonne humeur à mon arrivée je risque de le supporter trèèèèèès longtemps. Je m'installais en silence, mon sourire ayant disparu, laissant place à une moue vexée. Je croisais mes pieds sur la table, ferma les yeux et attendis qu'un évènement vienne se confronter à moi.
Pas besoin d'attendre longtemps ici. A peine cinq minutes après m'être mis à l'aise, une voix me sortit de ma torpeur ...
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